mardi 22 mai 2018

22 mai

Le soleil est moins avancé que ne le croyait Binh-Dû en ouvrant les yeux, ou c’est sa vue qui baisse au point de ne plus lire correctement les chiffres jaunes de sa box. Ou c’est ce mal de tête persistant, d’avoir été cogné la veille par un excès de chaleur. De s’être insuffisamment hydraté. D’avoir entendu trop de corbeaux. De n’avoir aimé personne.
L’amour parfois c’est du gâteau. L’amour physique s’entend. Les deux parties sont satisfaites, tout est bien en place. Les initiatives sont coordonnées avec bonheur, spontanéité et sens du rythme. Binh-Dû puise dans la boîte à souvenirs, lesquels ne sont pas tous de première main. Certains souvenirs, il s’est dispensé de les vivre.
Une amie jamais embrassée se souvient quant à elle de promenades dansées dans les rues de Paris. En effet, c'était l'an passé, c'était une précédente éternité. Un été comme celui qui vient. Des images leur resteront, des émotions aussi. Qui se mélangeront à d'autres illusions si réalistes, des exaltations rêvées, une fuite sublime.