vendredi 13 juillet 2018

13 juillet

Les accomplissements souvent passent inaperçus. Ni à l’entrée ni à la sortie le vigile ne repère qu’il y eut un avant et qu’il y a un après. S’abritant des premières gouttes de pluie qui tombaient aux abords du centre commercial, Binh-Dû fit des emplettes opportunistes, quand il sortit à nouveau dans la rue, de perpétuelles premières gouttes de pluie (vite évaporées) maculaient le trottoir. L’air est chaud, le vent souffle fort dans les nuages et le temps assèche les regrets. À plus forte raison quand une deuxième démarque efface l'initiale déception des soldes.
Quelle fut âpre pourtant cette négociation entre les principes spartiates de Binh-Dû et les exigences de ses pieds. Au final il trouva donc chaussures. Soldées comme il se doit, bien que d’une demi-pointure trop courtes. Il coupera les ongles de ses orteils. D’un pas allégé il arpenta les travées d’un magasin voisin où l’on n’accepte plus les chèques depuis deux ans et demi (ah bon, cela fait si longtemps que je vivais dans ma grotte ?), et s’offrit grâce à l’économie réalisée le disque détaxé d’une chanteuse aux pieds nus. La vendeuse lui rendit un sourire de connivence.

[merci réitéré et non moins perpétuel à Camille]