samedi 21 juillet 2018

21 juillet

           La journée suit la courbe du soleil, au zénith se tient une discussion à l’ombre des frondaisons. Il y est question d’idéal, le doute est virulent. Celui qui répond au premier geste aurait-il pu parler le premier ? Cherche-t-on quelqu’un qui nous ressemble parce que nous sommes nés de quelqu’un à qui nous ressemblons ? Voit-on en l’autre la personne que l’on voudrait voir jusqu’au jour où l’on finira par y voir ce qu’on ne voudra plus ? Les vieilles questions ont la vie dure. Les nuages préfigurent un épisode pluvieux.
           Au matin pourtant l’amour chantait et nous tendait la main. Au soir, c’est un arbre noirci qui se couvre de roses. Le fleuve mène aux anciens abattoirs, s’y rendre à pas rapides redresse le moral. Là-bas, tout est prêt aussi pour la pluie qui ne viendra pas, le chapiteau à ciel ouvert assume sa fragilité. De quoi avez-vous le plus peur, comment rêvez-vous l’avenir, que voudriez-vous vivre avant de mourir ? Dix doigts s’entrelacent. Personne n’est forcé de répondre. Les baisers sont silencieux.


[merci à Gilles Cailleau]