dimanche 22 juillet 2018

22 juillet

Une tente se démonte mieux avant le petit-déjeuner, surtout si celui-ci est un brunch. Un thé se boit chaud, surtout si c’est une tisane. Un homme bavard s’écoute plus distraitement le matin, surtout s’il parle à quelqu’un d’autre. Une femme aimée est toujours aussi jolie de profil. Un square est un square, quelque soit l’heure, d’autant lorsqu’on n’est pas en retard. Le même arbre nous y retient.
Une voiture blanche attend au pied de la statue républicaine. « Au revoir, à très bientôt », dit-il. Et la pluie reste avec lui une bonne partie de l’après-midi. Ce n’est pas aussi triste qu’il l’avait anticipé, « Nous avons fait du chemin », remarquait-elle. Quand la pluie cesse, le corps est hissé hors de l’humus, deux acrobates en bottes narguent un squelette doré dans son fauteuil, on plante des fleurs.
Les femmes bavardes courent les rues comme tout le monde, s'arrêtent aux bons endroits pour boire un verre, usent généreusement de leurs passe-droits, demandent des nouvelles depuis tout ce temps - puisqu'on a failli se heurter par hasard -, ne sont pas tant bavardes que désireuses de partager un peu de passé. Mais du côté chagrin de sa propre loyauté, mieux vaut aller se coucher.