lundi 23 juillet 2018

23 juillet

Reprise du ballet des histoires au quatrième jour du festival : une vieille femme pourrait éviter d'ouvrir sa porte aux catastrophes, la fille du boucher rend son tablier, le chevalier à la triste figure connaît des sursauts de jeunesse. Sous les premières branches maîtresses de l'arbre on mange un taboulé.

Survient une cycliste, pile au bon moment, porteuse de bonnes nouvelles et d'idées joyeuses. Cette amie-là invoque l'eau du ciel, lequel, intimidé, se contente de rouler des nuages apocalyptiques. Un spectacle à contempler les yeux en l'ait tandis qu'une guitare furieuse prédit un avenir post-électrique.

Triste vigile figé au ras du présent tu ne comprends rien à ce qui se vit, tes lunettes noires ne t'y aident pas, non plus la pesanteur infligée à ta moue. Tu t'imagines qu'un sac vide est une menace et que son propriétaire est un terroriste nécessitant que soient mobilisées deux voitures remplies de policiers.

Pour combien d'heures de garde-à-vue, quelle quantité de bêtise plus ou moins brutale, quelle urgence fantasmée, quel esprit insensé d'obéissance ? Face à la suspicion totalitaire, prendre la poudre d'escampette est une solution raisonnable, la sortie des artistes permet de ne pas manquer la dernière fête.