lundi 9 juillet 2018

9 juillet


Douché le mauvais coucheur. Du genre à consulter la météo avant d’enfiler son pantalon, mais voilà : sitôt le nez dehors, quelques gouttes chaudes lui tombent sur le bout du nez. Il râle, il proteste, il ne veut pas croire. Ça va bien cesser à la fin, à peine que ça commence ? Ça ne devrait pas exister, ça n’était pas prévu. Suffit de se faire emmerder ! Déjà qu’il est en retard, déjà que rien ne se passe comme désiré, l’argent qui ne tombe pas du ciel, l’amour qui persiste à fuir, et lui qui court derrière avec sa contrariété. Au carrefour un chien le regarde de travers, sale bête ! Sous l’auvent de la boulangerie une femme tenant son bébé au creux du bras gauche rajuste de la main droite sa robe, comme s’il la matait vicieusement. Les publicités de douze mètres carrés exhibent des sourires mensongers. C’est comme ça, dès qu’on s’approche, ça dépixelle. Il pleut de plus en plus fort, le ciel est jaune orageux. Qu’elle crève, l’humanité, du reste cela ne saurait tarder ! La chemisette lui plaque au torse, manquerait plus qu’il attrape froid. La vie, c’est une chierie. On a relevé les balais de ses essuie-glaces, pure malveillance, pourquoi, mais pourquoi ? Un premier éclair se fracasse, entraînant des trombes d’eau. Il est totalement vain d’essayer d’éviter les flaques. De chercher à s’abriter. De regretter. D’attendre. Il renonce, retourne chez lui, se redouche et se recouche.