vendredi 5 octobre 2018

5 octobre


Mais cesserez-vous bien de tousser !  Les rires, les applaudissements, les bâillements, passe encore. Mais cette contagion-là, comme si l’humilité était une faute de goût, comme si le théâtre n’était qu’un espace d’ostentation personnelle, comme si la scène n’était que prétexte à la salle... Vous ne voudriez pas quitter les lieux et vous en aller mourir, plutôt ?
On demande à Binh-Dû s’il s’aime et il entreprend de répondre sérieusement, non mais oui quand même, ça dépend. (« On » n’est pas n’importe qui.) Plus Binh-Dû s’énerve contre ses contemporains de race humaine, moins il est enclin à se pardonner d’être des leurs. Identité qui n’est pas si évidente d’ailleurs, tant il revêt souvent la peau de l’ours.
Qu’on leur donne de bonnes raisons de tousser, et à moi des coups de bâton, ronchonnerait-il encore. Binh-Dû ces jours-là cesse d’être Binh-Dû mais il se souvient de son nom, c’est sa voie de salvation. Il dormira plus longtemps, il remontera plus loin dans les étoiles, il se secouera les grelots et reviendra calmé, ses pouces formant cercle à chaque main.