samedi 1 décembre 2018

1er décembre

C’est le moment de vérité. Tous les VIP sont là, ne pas se louper. Une chevillère prend l’allure d’un accessoire, oublier l’entorse en-dessous qui proteste en coulisses. La salle est pleine d’une rumeur confortable qui lentement décroît avec l’éclairage. Tous les yeux braqués vers le disque lumineux qui se précise au centre de la scène...
Une heure plus tard Binh-Dû applaudit, moins fort que certains de ses voisins, il se détend, il s’émeut, il essuie la larme avant qu’elle ne s’épanche. Il lève aussi discrètement que possible une main quand son nom est cité, la claque à nouveau dans l’autre quand les têtes se tournent vers la régie. Il boit le champagne, il serre dans ses bras.
Remet son bonnet, la route est longue jusque chez lui et il ne sait plus trop où il en est de sa pudeur. S’il convient de témoigner de la beauté, de nommer la reconnaissance, si ce qui existe dans l’éphémère a besoin d’être identifié plus précisément, les amitiés, les sentiments. L’amie qui l’accompagnait ce soir, celle qui manquait. Tout ce qui demeure parfait.