samedi 12 janvier 2019

12 janvier


                Des gâteaux écrasés au fond d’un sac, on verra ce qu’on en fait. Pas grand-chose, ou alors d’une façon un peu dégueulasse. Il y a de l’excitation dans la salle de bains, une grosse faim. Il y a du bâillement concomitant, à s’en péter les vaisseaux du cerveau, prière de ne pas mal interpréter. Binh-Dû a du souci avec les interprétations, en ce moment par exemple il pleure et pourtant il n’est pas triste, c’est juste physiologique. Il a froid. Il aspire à davantage de simplicité, comme quand il était enfant et qu’il mangeait avec ses doigts, suçant le jus du poulet.
                         
                (Cent-dix-sept jours font moins d’un quadrimestre, moins d’une saison s’il n’y en avait que trois dans l’année. Plus le temps passe maintenant et moins leur accumulation forme problème, au contraire c’est joyeux, Binh-Dû reprend le fil d’une conversation interrompue alors que l’hiver était loin encore, il aime toujours autant entendre la voix et les mots de celle qui était partie, et comme si c’était hier ou presque les voici qui se parlent infiniment tandis que la nuit s’écoule, nouvelle. Ils ne tarderont plus à se revoir, c’est un espoir, et le printemps suivra.)