lundi 14 janvier 2019

14 janvier

                Soudain une toux caverneuse plaque l’oxygène encore disponible contre les parois. Il va être difficile de reprendre son souffle, sauf à lécher les ruissellements moussus. Comme une expérience de traversée des règnes où il faudrait apprendre à inspirer de l’eau, alors se déplisseraient des branchies insoupçonnées. Et l’on donnerait un coup de nageoire caudale pour s’éloigner du bord, nos yeux papilloteraient une dernière fois en transparence, il n’y aurait plus jamais de mal de gorge ni de soif ni d’ambition démesurée, juste l’instinct de préservation.
                Rien ne presse, le rossignol chante la nuit, Binh-Dû l’entend quand il se rend aux toilettes pour faire caca. Tant de mélodie l’émeut. La gratuité du don, sachant que la plupart des honnêtes gens dorment. Sachant le nombre d’appels qui se perdent – ce correspondant a cherché à vous joindre 1 fois sans laisser de message. Les termes sont mal posés, les inductions hâtives, les implications aveuglément blessantes. Binh-Dû applique une noisette infinitésimale de baume du tigre dans ses narines avant de se coucher, il ronronnera mieux.