mercredi 9 janvier 2019

9 janvier


                Nous sommes ce dont nous sommes faits. La matérialité fouette Binh-Dû. Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Va-t-on repartir pour une nuit d’insomnie, et ces fadaises de « sacralisation de l’écrit », elles viennent d’où ? Le mot, le son, le sens. L’incarnation des idées. La transmission vectorielle des vibrations, la rencontre des tellurismes. Papillon, tu es fait de poudre.
                Si l’on ne le comprend pas toujours, c’est que Binh-Dû n’a pas suffisamment asséché la question. Il a tourné autour, laissant les empreintes de ses grosses pattes dans la vase, il a tâté la température, relevant la tête il a humé une odeur insolite et il s’est carapaté on ne sait où, pfuitt, disparu... L’escampette à l’assaut du hors-champ.
                Dans son dos on pourrait enfouir la tête comme dans un oreiller. (Oui, car le quotidien de Binh-Dû est tout de même très éloigné de la savane.) On la remuerait tel un chat insatisfait. Alors quelque chose se produirait qui échapperait au positivisme, soudain les pensées perdraient leurs corps d’attache. Perlimpimpin ! lancerait un merle sur la branche.