Un, le
désespoir. Merci au vent frais sur la peau moite. Merci au jeu des feuilles
dans le vent. Mais la nuit en rêve ça pleure infiniment. C’est bon, c’est
désespéré. Ça pleure l’échec, la vie perdue. Merci à la tourterelle paisible,
mais toute foi a disparu. À moins que ce ne soit transitoire, et l’on
continuerait à tracer sa route dans la boucle ? Cette petite brise est
divine. Peut-être la contemplation du désastre est-elle signe d’une guérison
enclenchée – les yeux ouverts, pour commencer. Voir et constater afin qu’en ce
cœur-là s’infiltre l’espoir ? La demie sonne au clocher.
Deux, il
suffit de respirer sur le chemin. Un air ouvert, l’espoir c’est l’air insufflé
dans un organisme biologique en état de marche. Dans l’allée châtelaine, les
pins n’ont poussé que de leurs cimes depuis avril dernier, leurs
vieilles cicatrices les ceinturent toujours à hauteur d’homme. La neige est
remontée vers les sommets environnants, à présent elle descend en cascades.
C’est ici que tout se passe, ici qu’attend l’histoire, prête à ravauder les
tissus effilochés. La lune suit à bonne distance la course du soleil. L’univers
bruit doucement. Trois, le silence sur le sommeil veille.