jeudi 23 mai 2019

23 juillet


     Un, le désespoir. Merci au vent frais sur la peau moite. Merci au jeu des feuilles dans le vent. Mais la nuit en rêve ça pleure infiniment. C’est bon, c’est désespéré. Ça pleure l’échec, la vie perdue. Merci à la tourterelle paisible, mais toute foi a disparu. À moins que ce ne soit transitoire, et l’on continuerait à tracer sa route dans la boucle ? Cette petite brise est divine. Peut-être la contemplation du désastre est-elle signe d’une guérison enclenchée – les yeux ouverts, pour commencer. Voir et constater afin qu’en ce cœur-là s’infiltre l’espoir ? La demie sonne au clocher.
      Deux, il suffit de respirer sur le chemin. Un air ouvert, l’espoir c’est l’air insufflé dans un organisme biologique en état de marche. Dans l’allée châtelaine, les pins n’ont poussé que de leurs cimes depuis avril dernier, leurs vieilles cicatrices les ceinturent toujours à hauteur d’homme. La neige est remontée vers les sommets environnants, à présent elle descend en cascades. C’est ici que tout se passe, ici qu’attend l’histoire, prête à ravauder les tissus effilochés. La lune suit à bonne distance la course du soleil. L’univers bruit doucement. Trois, le silence sur le sommeil veille.