« Notre prophète dit que le Paradis se trouve sous les pieds de notre mère. Pour moi, cet endroit n’est plus sur terre. »
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C'est fini, répéta-t-il. Il ne restait plus rien de la foi et de la consolation qui avaient nourri des générations et des générations, cette conviction que, bien que notre séjour individuel sur Terre doive un jour se terminer, ce que nous aimions, ce qui comptait pour nous continuerait après nous, le monde auquel nous avions appartenu nous survivrait – cette époque était révolue, dit-il. Notre monde et notre civilisation ne survivraient pas. Il nous faudrait vivre et mourir en en étant conscients.
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Dans le creux que laisse apparaître une empreinte (…) on peut voir que quelqu’un ou quelque chose est passé. La présence de la trace témoigne de l’absence de ce qui l’a formée. Les traces ne donnent pas à voir ce qui est absent, mais plutôt l’absence même.
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Cela devint une sorte de quête, de trouver ces arbres tant qu’ils fleurissaient encore. Elle conduisait lentement et freinait souvent, s’égarait sur les routes secondaires, cherchant pommiers, pruniers, poiriers ou figuiers plantés il y avait bien des années pour les années à venir, par des gens qui gisaient désormais dans des tombes ignorées, tandis que leurs maisons, leurs granges et leurs champs retournaient à la terre, ne laissant plus que ces vieux arbres, messages envoyés par des inconnus, ou cadeaux laissés par des fantômes.
Erri de Luca (in La nature exposée)
& Sigrid Nunez (in Quel est donc ton tourment ?)
& Sybille Krämer (citée par Lola Lafon in Quand tu écouteras cette chanson)
& Jean Hegland (in Apaiser nos tempêtes)
& Sigrid Nunez (in Quel est donc ton tourment ?)
& Sybille Krämer (citée par Lola Lafon in Quand tu écouteras cette chanson)
& Jean Hegland (in Apaiser nos tempêtes)