mardi 19 août 2025

A contre-saison #31

19 août d'un autre temps


Ceci est ce que tu veux que cela soit
Un fond de l’œil, un test
Une glorieuse allégorie, une épiphanie
Des animaux, une prédation
Dirais-tu que ce sont des nuages  

lundi 11 août 2025

A contre-saison (30)

un autre 11 août

Ceci ne peut pas n'être qu'une ou deux feuilles exténuées de chaleur
Qui se recroquevilleraient prématurément
Déjà sèches du peu de rosée évaporée depuis l'aube.
Ce sont - peut-être -
Les exosquelettes monstrueux de créatures de l'espace
Attendant sous la frondaison que la nuit tombe pour se mêler aux chauve-souris.

jeudi 31 juillet 2025

A contre-saison (29)

31 juillet d'un été révolu


Ceci n'est pas une élévation.
Ni pendules indiquant une direction.
Le ciel ne s'y mesure pas, il s'en éloigne.
C'est une pitié, une vanité.
Une murmuration à l'orient éludant les radars.


mardi 29 juillet 2025

A contre-saison (28)

29 juillet d'une année précédente

Ceci n'est pas un banc public.
C'est une dissuasion, un clou qui dépasse, une négligence.
C'est une fausse sollicitude.
Une fête et sa défaite.
Ou une légère envie de dissidence ?

jeudi 10 juillet 2025

A contre-saison (27)

10 juillet de l'an d'avant



Ceci n'est pas un lien Internet.
Non plus qu'un blé interdit.
C'est une protection symbolique. 
Ce n'est pas une épreuve de force.
Ceci dit un hors champ.
 

jeudi 19 juin 2025

Suspens estival

Tout récit s'inscrivant dans un décalage temporel, celui d'une escapade déjà ancienne s'autorise à attendre... un certain nombre de jours voire de semaines avant de repartir.

Car le temps du présent devient un peu trop chahuté pour l'auteur de ce blog.

(Sans doute de nouveaux-prochains récits décalés y émergeront ?)

En attendant, il y aura ponctuellement floraison de rhizomiques, voire de vivaces et d'attentives - on ne sait jamais.

Et de petites photos parfois décalées comme une horloge arrêtée sur midi alors qu'il est justement midi mais un jour ou une année ou deux plus tard.

19 juin

vendredi 13 juin 2025

Horizon bousillé

jeudi 31 août
(6/n)

    Un corbeau solitaire m’a observé à prudente distance tandis que le soleil se couchait. Il ne m’a pas souhaité la bonne nuit mais c’est un progrès depuis la nuée démoniaque du premier soir, non ?
    Disons oui. Le lendemain je roule vers le point le plus au sud de mon périple. Là où je vais passer deux jours. « Je regarde mes contemporains / C’est dire si je contemple rien » est inscrit sur un mur de béton.
    Qu’ajouter à cela, je ne sais pas trop où porter le regard, quittant un horizon bousillé par les éoliennes pour m'enfoncer dans des zones artisanales et commerciales à n’en plus finir. Je m’arrête, quand même, dans un semblant de village.
    D’un café s’échappent des rires mesquins, dominateurs, imbéciles ; bas du front (national) ; non que vaille mieux le rire cauteleux et élitiste de la bourgeoisie de droite. Sur un abribus : « Suce le pape / Négros en Syrie ».
    J’aime les rires indéfinissables (au risque sinon de les trahir). Il me reste deux heures de route. Je vais retrouver une maison, un lit, des repas chauds, de l’amour filial. Je n’en parlerai pas ici. N’en écrirai rien. Deux jours plus tard je repartirai.