C’est l’impulsion qui m’a toujours manqué, un manque d’agilité qui m’empêchait, me bloquait, quand j’étais petite, à l’école. Pendant une demi-heure on nous laissait jouer dehors. Pour la majorité des élèves c’était un laps de temps presque euphorique, mais pour moi, c’était une torture. Je détestais les hurlements, l’exaltation spontanée.
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Le pire c’était la récré. Quand on était en cours ça allait encore parce qu’il était plus ou moins normal d’être sérieux et de ne parler à personne. Mais les récrés, quelle horreur… Dès que ça sonnait ils dévalaient tous les escaliers et fonçaient dans la cour. Ils avaient hâte de redevenir eux-mêmes. Moi, je sortais en dernier. Tout était calculé. Je rangeais mes stylos un à un dans ma trousse, puis mes cahiers, puis je faisais semblant de chercher un truc sous la table… Quand les profs débordaient sur la récré j’étais ravi. Tout le monde râlait mais moi je regardais ma montre : déjà une minute de gagnée.
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Il est difficile de rester seul avec soi-même. La solitude n'est supportable que quand cet imbécile n'est pas là.
Jumpha Lahiri (in Où je suis)
& César Morgiewicz (in Mon pauvre lapin)
& César Morgiewicz (in Mon pauvre lapin)
& Thomas Arfeuille