lundi 4 septembre
(8/n)
Le camping désert de la veille, au matin est fermé, barré d’une chaîne à l’entrée. J’ai fait la fermeture, de même que la veille j’ai raté le coche (deux fois). Je suis décidément très décisif (repensant au fauteuil cassé). Mais on peut toujours se faufiler dans les sanitaires ; on pourra confier le fauteuil à un rempailleur.
Je roule des heures, ce n’est pas très intéressant. Il fait chaud.
J’écoute de vieilles chansons sur l’autoradio tandis que je me dirige vers la Haute-Savoie. De nouveau l’impression que le monde se dérobe. Tous les chanteurs ont vieilli – ceux qui ne sont pas morts. Et l’époque où fredonner avec insouciance a disparu. Fini de rêver des "guirlandes qui pendent du toit" avec Francis Cabrel ou de Bahia avec Véronique Sanson. Même Clara Luciani me met les larmes aux yeux : c’était le temps – insouciant ?! – du second déconfinement.
Les montagnes sont si hautes que le village est déjà à moitié dans l’ombre de la nuit à venir. Je marche en éclaireur sur le chemin où je m’élancerai demain. Au bout d’une heure je découvre une souille enclose, dévastée, où fouissent et se grattent contre les parois de leur auge une vingtaine de porcs noirs.
Je repense à ma nuée de corbeaux du premier jour.
Les montagnes sont si hautes que le village est déjà à moitié dans l’ombre de la nuit à venir. Je marche en éclaireur sur le chemin où je m’élancerai demain. Au bout d’une heure je découvre une souille enclose, dévastée, où fouissent et se grattent contre les parois de leur auge une vingtaine de porcs noirs.
Je repense à ma nuée de corbeaux du premier jour.