Mais
pour l’heure tu suffoques, dans le sac de farine on ne distingue pas un ver
d’un autre. Tout ce que l’on constate c’est le grouillement et la puanteur,
l’air irrespirable bientôt. Pour cela il y a des mots, plus qu’il n’en faut,
les mots de la toxicité et de l’effort en pure perte. Les mots de la perte où
se renforce l’intuition que ton monde, celui où tu évolues et dont tu es
constitué depuis le jour de ta naissance, telle la lune en course pour
l’éclipse, est en passe de se superposer au destin apocalyptique de toute
l’humanité.
Impossible
de s’extraire à moins de recourir au déni. Et c’est peut-être la plus avisée
des perspectives qu’il te reste, allez, rions un peu tant qu’il en est encore
temps ! Au diable toute cette négativité, on n’est pas bien, là ?
L’alcool substitue à l’amertume un goût sec et écœurant, tu vois danser des
squelettes. Et tu ris parce que c’est drôle, tu essaies d’imiter le sourire de
leurs dents. Tu as un grave besoin de t’amuser si tu ne veux pas tomber et
entraîner ceux que tu aimes dans ta chute. Sur la décimation tu danses.
[tribut à Claude Lévi-Strauss]
[et merci à la "Loving Suite pour Birdy So"]