lundi 28 octobre 2019

28 janvier


           Quand le réflexe de propriété s’effiloche, quand on ne possède même plus ceux que l’on identifiait comme ses propres fantômes. Quand la main souffre de son côté (à moins qu’elle ne joue). Assagis on est agis, ah ah ! Quand le rire surgit d’un gouffre et se répand aux cieux. Quand tu jouis tel un arbre. Quand tu ne crois plus à ce qu’on nous raconte au sujet de la liberté mais que plus rien ne saurait entraver ta joie. Quand tu sais pourtant qu’il suffirait de quelques percussions de malveillance bien placée pour que tout soit à redécouvrir.
           Nous avons été exilés de notre sensualité. Notre sensualité nous pleure, ses sanglots même ont été trafiqués, de sorte qu’elle se rappelle à nos oreilles comme un grincement de chaînes. Confusément nous recherchons une origine éclairante alors que ce qui importe se trouve à notre portée, une main, un souffle. Par où rencontrer l’autre. Nous avons été exilés de nos membres et de notre faculté à désirer plus doux que des pixels ou des chairs en colère. Mais l’âme se souvient. Reléguée dans son inexistence, toujours elle patiente.