Quand le
réflexe de propriété s’effiloche, quand on ne possède même plus ceux que l’on
identifiait comme ses propres fantômes. Quand la main souffre de son côté (à
moins qu’elle ne joue). Assagis on est agis, ah ah ! Quand le rire surgit
d’un gouffre et se répand aux cieux. Quand tu jouis tel un arbre. Quand tu ne
crois plus à ce qu’on nous raconte au sujet de la liberté mais que plus rien ne
saurait entraver ta joie. Quand tu sais pourtant qu’il suffirait de quelques
percussions de malveillance bien placée pour que tout soit à redécouvrir.
Nous
avons été exilés de notre sensualité. Notre sensualité nous pleure, ses
sanglots même ont été trafiqués, de sorte qu’elle se rappelle à nos oreilles
comme un grincement de chaînes. Confusément nous recherchons une origine
éclairante alors que ce qui importe se trouve à notre portée, une main, un souffle.
Par où rencontrer l’autre. Nous avons été exilés de nos membres et de notre
faculté à désirer plus doux que des pixels ou des chairs en colère. Mais l’âme
se souvient. Reléguée dans son inexistence, toujours elle patiente.