mardi 29 octobre 2019

29 janvier


           L’âme s’est enfouie dans un tas de linge sale, elle attend. L’âme est bien calée dans le coffre à côté d’un bidon d’huile, on la véhicule du nord au sud et du sud au nord sans lui demander son accord. L’âme est une douleur au niveau des côtes.
           Nous sommes foutus parce que nous sommes des créatures d’espérance. Tant qu’il y a de l’espoir il y a de la vie il y a de l’espoir, et nous imaginons pouvoir continuer ainsi ad libitum. Ad nauseam quand le ciel nous tombe sur la tête.
           L’espérance est le signe de vie adressé au bateau qui croise à l’horizon. C’est Dieu dans une gourde d’eau plate. C’est l’ultime battement de cœur qui décèlera une porte donnant sur le dehors. La liberté enfin ou, à nouveau, l’oubli de ce qui fâche.
           Tu te souviens comme l’air était vibrant, le ciel clair. Comme ton corps était léger et massif à la fois. L’intensité de l’amour, tu te souviens ? Ton âme se passait bien de l’espérance, tu aurais pu mourir dans l’instant, heureux, tant tu étais vivant.