Et si
tout se résumait à la jouissance ? Toute l’électricité du monde, depuis sa
création contenue dans une orange. Il n’aurait été question que de cela et tu
aurais ta vie durant accusé d’obscurantisme ceux qui s’y aveuglaient comme des
papillons autour d’une ampoule.
La
sublimation est une impuissance et une renonciation. La sublimation est une
puissance nouvelle et un assentiment. Tu approches l’orange de tes yeux parce
que son écorce épaisse ne permet pas à ton odorat d’anticiper la saveur de la
pulpe et son jus sucré-acide.
Tu
contemples le ciel par-dessus les toits. Tu observes les nuages, leur
délitement, leurs assemblages, les colorations qu’y déposent, par en-dessous,
les vibrations du soleil. Tu fais des émules, en bon borgne que tu es. Tu vois
littéralement glisser le temps, dénué de remord.
Tu
cherches des lèvres que tu voudrais chercher et qui te chercheraient aussi, ta
chair sous la peau est un magma en attente. Ta solitude est d’Islande. À la fin
tout recréer, le ventre vide, les bras collés au corps, au minimum happer de
l’oxygène. Une main caresse ta joue.