Pas
besoin d’être en couple pour attendre. Le nombre de positions qui ne
nécessitent aucune condition préalable, quand on y pense ! Non, ce n’est
pas exact, plutôt : le nombre de conditions préalables qui n’ont aucun
rapport avec une position quelconque. L’attente, par exemple. Inutile de penser
au sexe.
C’est
affaire de réflexe. Imaginons que tu es en couple. Vous êtes amoureux, l’un de
vous deux, du moins. Peu importe que ce soit toi – bien que a priori on te le souhaite. On
t’affirmerait que c’est la meilleure position, quitte à y souffrir plus fort.
(Oh, tu la tiens dans tes bras pendant que le métro entre dans la station, puis elle se dégage, et tu restes sur le quai dans un
fracas dégressif.) Mais vous pouvez très bien être amoureux l’un et l’autre,
aucune contre-indication. Seulement l’un, l’autre, ou les deux, vous attendez.
Pour vous qui n’en êtes qu’au début, l’attente est le soupçon de la déception.
Ou bien
essayons l’optimisme. Rappelle-toi, les préjudices, les bénéfices, l’instinct
du brochet. On vous présente, premiers regards soutenus un peu au-delà de la
simple convenance, sourires, amabilités. Deux politesses qui espèrent sans
vraiment y croire – et c’est quoi ton
métier, concrètement ? Les questions qui ne sont pas posées – considères-tu ta solitude comme un
préjudice ? Tu repenses à ton grand amour de jeunesse, parfois elle ne
veut plus voir personne. Elle répond qu’elle fera signe quand ça ira mieux. Tu
attends. Elle attend – que ça aille mieux. Et s’il s’agissait d’être plus
vifs ?