mardi 3 décembre 2019

3 mars


      L’amour, toujours. Si une personne que tu crois aimer te demande comment ça va, instantanément mieux ça va. Si elle t’écoute, tu es plus attentif aux mots que tu prononces. Si elle te regarde, à la fois les sédiments de ton quant-à-soi s’effritent et ton intégrité reprend forme. Tes éparpillements prennent sens. Si elle te touche, grands dieux… Si tu reçois ce qu’elle te donne, alors il n’y a plus lieu de se lamenter, d’attendre, de tergiverser ; mais de répondre, vous hisser l’un l’autre un plan plus haut, et un autre encore, et de découvrir où cela mène.
      Toi qui te croyais exempt de besoins autres que primaires. Dormir, certes, boire, manger. Survivre. Respirer, seul tu marchais dans les montagnes. Parfois tu t’en vantes – la fois où tu as traversé à plat ventre un pont de glace, la fois où tu t’es perdu, la nuit, sous la seule lueur des étoiles, la fois où tu te retenais d’une main face à un à-pic de mille mètres. Toutes les fois où tu étais surhumain, tu t’en vantes, mais que tu aies besoin de réconfort ? De tendresse, de plaisir partagé ? D’écoute, que tu en aies besoin ? Laisse-toi rire ! Et admets.