Va plutôt
chercher l’inconfort là où il s’impatiente (l’inconfort n’attend pas sur un
divan moelleux avec une coupe de fruits à portée de main indolente, l’inconfort
a été jeté comme un malpropre dans le placard à balai, il est sa propre raison
d’être, sa métonymie, sa tautologie, son comble sous l’escalier), dans une
poche de ses haillons tu retrouveras l’enthousiasme. Et puis sors d’ici, on
n’en peut plus de tes figures de style et de tes allégories puériles, secoue
les puces de ton chien ou les figues de ton figuier, cours, dépêche-toi, pars
quelque part !
La
serveuse vous apporte vos boissons dynamisantes à base de fruits. Tu regardes
la feuille de menthe qui repose sur une couche de glace pilée, te voilà la
feuille à la main, tu regardes les gouttes couleur carotte détox qui tombent sur la surface blanche de la
table, enfin tu comprends qu’une serviette en papier te serait utile. Comme tu
es lent… Combien de fois te quittera-t-on gentiment, en louvoyant autour des
récifs de la lassitude, de la déception, de l’insuffisance et de
l’incompétence ? Tu diras merci, désolé, attention à ta manche, et il
s’agira de tout autre chose.