À force
de prétendre que tu n’as rien de singulier tu vas finir par te faire bouffer
par l’un ou l’autre zombie qui nous zyeutent derrière la haie. Très cher,
passez devant, je vous rejoins. Déjà on ne te voit plus. Tu ressembles à cette
actrice, là, j’ai oublié son nom.
On
jettera des cailloux dans la rivière pour faire pleurer une petite fille,
d’accord ses vêtements sont trempés et elle saigne un peu au mollet, mais c’est
qu’elle bougeait tout le temps, c’était difficile de bien viser. Et puis c’est
elle qui a commencé.
C’est
comme si tu te méfiais de tous les aquarellistes sous prétexte que Hitler
barbouillait des toiles quand il n’était encore qu’un jeune connard arrogant et
plaintif. Je m’en fous, je sais pas dessiner mais c’est pas une raison.
Fais-moi confiance, un peu.
Grandir,
grandir, les adultes n’ont que ça en tête ! Non mais ils ont vu leur
tronche ? Qui pourrait avoir envie de leur ressembler ? Et puis c’est
absurde, vu qu’eux-mêmes font tout leur possible pour paraître plus jeunes. Ça
pue le piège, cette histoire.
Mais
qu’est-ce que tu attends, bon sang de mauvais sang ! On est déjà en
retard, la soirée à peine entamée est un désastre. On reprend depuis le
début ? Allez, au point où on en est… Non, toujours pas ? Venez, très
cher, nous reviendrons un autre jour.