lundi 9 novembre 2020

Interlude #12

(Le compte à rebours est enclenché :
prochaine série de textes dès le mercredi 11 novembre...)
 

 

mardi 27 octobre 2020

Interlude #10

Fly make flea, make haste, make waste, eight makes infinity
Times I've tried to make breaks, embrace for the enemy
Meet my face to face, time try to find the diamond
Counting time as time counts me, the river to the island
 

Adrianne Lenker 

mardi 20 octobre 2020

Interlude #9

 "C'est mon plus grand plaisir d'être une débutante.

Ça je ne veux pas le perdre, jamais."

Louise Lecavalier


 


jeudi 15 octobre 2020

Vivaces #28


"Puisque la Terre est ronde, nous sommes toujours sur sa pente, et roulant vers l’abîme."
Éric Chevillard (in Monotobio)
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"Il a un léger sourire. Le sourire du désastre. Avec un peu de joie perdue, comme si la joie était une fiole avec un reste au fond."
Marie Darrieussecq (in La Mer à l’envers)
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"Si le désespoir est – comme je le crois – un état d’âme aussi absurde que l’euphorie, qui niera qu’il donne l’impression d’être plus substantiel, plus fiable, moins en décalage avec le monde qui nous entoure ?"
Joyce Carol Oates (in La foi d'un écrivain)

lundi 12 octobre 2020

Attentives #13

Je pensai aux cartes topographiques dont se servent les grimpeurs et les amateurs de courses d’orientation, cartes qui donnent, grâce aux lignes joignant les points de même altitude, une sensation en deux dimensions du relief tridimensionnel du monde connu. Il fut un temps où la même idée était à l’œuvre sur les cartes météorologiques à la télévision, avec les isobares, ces courbes reliant les points de pression atmosphérique égale, avant que tout ne redevienne encore plus simple, éclatants soleils à pétales, tels qu’un enfant pourrait en peindre, et nuages mousseux. Les cartes, topographiques ou autres, et les plans nous intriguent par leur nature de métaphores : outils qui nous donnent une notion de quelque chose dont la vérité est bien plus riche mais sans lesquels nous ne percevrions rien et ne trouverions jamais nos repères. C’est ce que font mystérieusement les plans et les cartes : ils occultent l’information pour nous informer un tant soit peu.

Comme le plan du métro de Londres, dis-je.

Il n’indique jamais, enchaîna Zafar, où sur la terre se trouve telle station. En un sens, ce n’est pas du tout un plan mais un schéma ; une représentation non pas topographique mais topologique (…)

La perte d’information et de compréhension que tout acte de représentation entraîne est l’effet d’un acte de destruction qui répond à un besoin. Il semble peut-être que nous ayons fait un pas en avant, mais en réalité nous avons fait un pas en arrière et deux pas en avant. Chaque fois que nous voulons comprendre quelque chose, nous devons simplifier, réduire et, en outre, renoncer au projet de comprendre en totalité, afin qu’il soit possible de comprendre un tant soit peu. Cela est vrai, je pense, de toute entreprise humaine.

Zia Haider Rahman (in A la lumière de ce que nous savons)

(1931)


(1933 - désigné par Harry Beck)


(2012 - désigné par Maxwell Roberts)

samedi 10 octobre 2020

Narcissus contrariata (20)

Ou peut-être qu’il se contenterait de regarder passer le temps dans quelque trou perdu, bien évidemment il aurait donné sa démission. Plus d’histoire pour lui, finie la supercherie. Il s’intéresserait aux animaux, leur faible conscience d’eux-mêmes, la fourrure du lapin qui vire du brun au blanc durant l’hiver. L’horizon sans surprise des saisons. Cette pensée le rassérénait. Dans sa cabane il cesserait de s’informer sur le climat détraqué, il chasserait sans scrupule le lapin blanc. Il se noircirait les pommettes au charbon de bois et à l’huile de phoque pour se protéger les yeux de la réverbération du soleil. Il laisserait pousser sa barbe. Il aurait de moins en moins figure humaine, à la fin il ne ressemblerait plus à rien.

Jumien reconnut le pas de Sylvelle dans l’escalier. Il se releva d’un bond ; il se précipita dans le couloir, enfila ses chaussures, et alors qu’elle ouvrait la porte d’entrée il s’échappa sans demander son reste.