26 décembre 2019
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26 décembre 2019
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25
décembre 2019
Tu peux ressasser, extraire du passé réel ou fabulé des images, des intensités, des sentiments vibrants, cette résonance dont tu aimes tant signaler l’intuition – et partant ta sensibilité –, tu peux substituer des virgules aux points finaux et relier toutes les histoires de tous les livres – cet homme a aimé deux fois en plongeant dans la rivière, cette femme est morte d’avoir mal évalué le champ de sa vengeance, et dans cette ville on ignore ses voisins –, tu peux comme chaque jour baisser la tête plutôt que de la lever vers un ciel uniforme – la nuit conseille l’hibernation aux craintifs et aux affligés –, tu peux confondre tous les prénoms et en inventer de nouveaux qui t’évoquent des fleurs, tu peux retrouver dans un regard un regard qui jamais ne s’est posé sur toi, tu peux refuser de te plaindre aussi – et voir dans le palmier qui évente la pollution sur la corniche une satisfaisante imitation de l’arbre –, tu peux lancer des appels dans l’espace bien qu’il te manque accréditation et mot de passe, tu peux rêver bien sûr – et au son de ta propre voix t’enivrer –, tu peux boire un fond de bouteille qui ne s’est pas encore évaporé, tu peux fermer la boutique et revenir demain – et peut-être voudras-tu alors parler de Lydia.
(à suivre...)
24
décembre 2019
Des larmes irrépressibles, à chaque fois.
Noël frappe à l’huis comme un sourd.
L’excès d’amour physique donne le ton.
23
décembre 2019
L’un des problèmes de Binh-Dû est qu’il se trouve très drôle alors que ses proches manifestent une profonde consternation. Ce qui le fait rire derechef.
On le perd ! Vite, de l’oxygène ! Ou du gaz hilarant, mais pour qui, pour celui qui se bidonne déjà ou pour ceux qui s’agitent et s’inquiètent autour ?
Plus personne ne dit "derechef", ne le pense même. Plus personne ne pense à l’imparfait du subjonctif. Justement, c’est ça qui est drôle !
Et les feux qui ravagent tout un continent du fait du réchauffement climatique, ça te fait rire ? Ben non, mais c’est pas en pleurant que j’éteindrai l’incendie.
Et tes espoirs, et tes désirs, tu les éteins comment ? Crois-tu qu’il suffise de faire l’arbre en pays tempéré, et pourquoi, à quelles fins ?
Mais je voulais parler de Lydia. Elle est comme toi – un arbre, un animal ? –, sa vision périphérique est une prescience. Son humour est incertain.
À suivre…
22
décembre 2019
Confondrais-tu le désir et l’espoir ? Qu’est-ce qui, de l’un et de l’autre, s’il reste d’une part l’un et d’autre part l’autre, t’intéresse le plus ? Le désir va de soi, dirais-tu. Jeune sot ! L’espoir est un vain mot. Pauvre vieux !
Tu n’as pas encore rencontré le médecin qui te dira que passer un tiers de ta vie en chien de fusil finira par te raboter les vertèbres. Oui mais quoi faire alors, dormir debout ? Tout se tasse, même le souvenir de ta dernière pirouette.
Tu faisais les pieds au mur pour échapper à la prison de ton mental. Peine perdue, tu as chopé un lumbago qui a sévèrement ralenti ton sens de la répartie, au point que l’espoir, ma foi, n’était plus vraiment d’actualité.
Ou était-ce le contraire ? Fallait-il que tout semblât perdu pour que tu conçusses d’inoffensives espérances ? Et sentisses monter un désir apatride, oh oui, accoster sur cette île, faire ton trou sur cette plage, mourir enfin d’éternité !