17 juillet
(6/n)
(6/n)
Tout le jour je m'obstine à trouver où marcher un peu en attendant de marcher beaucoup le lendemain. Mon utilitaire me conduit d'échec en désillusion : la route est fermée, le sentier est éboulé, l'urbanisation moche étend ses tentacules...
La dernière tentative m'amène à grimper au milieu de détritus sur un sentier battu, à longer une carrière où des vigiles à chiens patrouillent entre les engins d'extraction, à retenir ma respiration dans la poussière en espérant vaguement qu'au-delà l'herbe sera plus verte, à ressentir de la peine pour la rivière brune en contrebas.
La nature rabotée supplie qu'on l'achève.
J'achète un melon.
Une commerçante retraitée sur son banc explique à une amie qu'elle ne recrutait jamais quelqu'un qui posait la question des congés.
Un chat intéressé frotte ses puces contre mes mollets.