Il
cherche quelque chose dans le regard, il ne le trouve pas. Combien de ses concitoyens
sont-ils éteints ? Quelle proportion ? En quelle proportion sont-ils
éteints pour que rien ne se voie d’allumé dans leur regard ? Pas même un
souvenir de flamme…
L’âme
est aspirée par l’écran des smartphones, ce qui reste au-dehors n’est plus que
carcasse dépourvue de conscience. Ou l’on joue avec un chien dans le parc, l’on
bêtifie dans la nostalgie des réactions joyeuses provoquées chez un être simple.
Un enfant aussi bien.
Lui-même
cherche dans le miroir et trouve surtout que ses sourcils épaississent. Il n’y
voit pas très clair, ciseaux à la main, c’est d’appréhension qu’il cligne.
Sont-ce les cils, le problème ? Reprenant une plus juste distance il
détecte un subtil affaissement de paupière.
Lui-même,
en quelle proportion s’est-il éteint ? L’oiseau couvant son œuf, déjà
pressent l’horreur d’un manque. C’est ainsi qu’on tue son enfance, pour garder
l’illusion qu’elle se survit et qu’elle ne nous quittera pas. L’enfance muséale
étouffe pourtant dans son tombeau.