Si le
seul survivant ne peut plus compter sur l’arrimage de la pesanteur.
Si le
seul survivant a été réduit aux dimensions d’une sauterelle sans ailes.
Si le
seul survivant ouvre les volets, puis la fenêtre, et laisse entrer une lumière
apocalyptique ainsi qu’une volée de mouches.
Si le
seul survivant regarde en bas de la rue ce qui s’y passe et ce qui ne s’y passe
plus.
Si le
seul survivant a pour interlocutrice une amie perdue de vue.
Si le
seul survivant accapare tout le désir de reste et peu importe que ce soit ou ne
soit toujours pas suffisant.
Si le
seul survivant prend soin de cacher ses cheveux sous un bonnet.
Si le
seul survivant espère tantôt avoir moins chaud tantôt avoir moins froid.
Si le
seul survivant craint de lasser la survenue des rêves, et dès la première nuit craint
l’infidélité.
Alors…
Le seul
survivant ferait mieux.
De
changer de monde.