L’amour
en climat tempéré manque de nécessité. S’il pleuvait à verse cela irait de soi.
On aurait trop froid, on aurait trop chaud, il faudrait vaincre le signe
indien. On aurait toujours un deuil à conjurer, un creux d’espérance à apaiser.
Ici une
ponceuse industrielle indéfiniment ponce. La brise brouille les messages des
arbres. Une pince à linge s’apprête à surprendre les sauterelles. Règne une
langueur apathique qui s’est affranchie des vivacités d’antan.
Aux
heures perdues on se donne du rêve pornographique. On regarde passer le temps,
sans s’arrêter sur les nuages. Dans le désert ce serait pareil, sauf que
bouffer du sable nous obligerait à en cracher. Nos désirs créeraient des oasis.
Mais il
reste toujours des yeux où se noyer. On y aperçoit tout un monde, de gouffres
et d’altitudes. La peur appelle le courage, et pour toi ce sera le moment, l’échappée
retrouvée : tu goûteras la liberté
d’aller vers sa mission.