27 mai
À l’aube, les oiseaux couvrent de leur chant le vrombissement du moustique. J’ouvre les yeux sur le paysage : c’est tristement laid. On dirait ce que c’est : une campagne irrespectée, une route sans caractère, des chantiers à plat, des bâtiments poussiéreux, des champs trop uniformes pour être honnêtes.
Dans le taxi, ma chorégraphe est soucieuse, on prend du retard sur le périf. Mais on finit par arriver, je la retrouverai plus tard, au théâtre où elle dansera. Plus tard une amie me retrouve sur la place de la mairie, nous avons le temps de faire le tour d'un square anodin juste avant la représentation.
Public bourgeois obéissant au rituel quand il faudrait n’applaudir qu’en enfants enthousiastes, les bras mal coordonnés, en sautant sur place tellement il y a de vigueur dans la joie. Ma danseuse-chorégraphe est un privilège généreux à qui sait regarder. Si le monde s’effondre, elle l’aura illuminé.