3 juin
Par la fenêtre ouverte des voisins d’en face je vois se refléter dans la glace de l’armoire de salle de bain un morceau de mon toit en tuiles exactement semblable au toit de tuiles de mes voisins. J’ignore ce que cela raconte. Je n’ai pas de chat.
J’ai des amies, l’une est davantage fugace que fluide, elle réside au bord de la Méditerranée depuis près d’un an, c’est la première fois aujourd’hui que je la revois. Comme avant, dans l’agitation d’un festival d’arts de la rue.
Comme avant, lorsqu’elle était d’Île-de-France, et qu’on allait se promener le long des quais de la Seine. Je lui trouve une densité nouvelle, un surcroît de vitalité. Une charge de soleil provençal, un rayonnement cosmique ?
On n’a qu’une vie, la mienne s’essouffle sur le vélo dans une pente que, plus jeune, je gravissais allègrement. J’ai des excuses. Un jour je suis entré chez les voisins – ils avaient perdu leurs clefs – par une (autre) fenêtre, tel un chat.