26 mai
Le lendemain est une autre histoire, il suffit pour cela d’une légère inflexion des états d’âme au sein des corps. Il suffit d’ouvrir davantage le regard, de lâcher la bride aux pensées. De n’être pas d’accord parfois, emportés dans des mouvements imposés, et de signifier ce désaccord tout en accompagnant la fluidité des enchaînements.
Il faut des mots pour habiter le silence de la danse, nous parlons. Nous cherchons, demandons confirmation, validons. Vers midi, une table est sortie au soleil, sur la dalle, vue sur le chantier où transpirent des ouvriers casqués. Les serviettes en papier s’envolent comme pour échapper à la poubelle jaune.
Toujours cet étonnement de l’intelligence collective dans la création. Les solutions trouvées, les intuitions, les échanges. La beauté de tout cela. Nous serions bien en peine de manier un marteau-piqueur. Fin de journée, on danse encore, sur le sol de la cuisine. On joue aux cartes. Je m’applique à apprendre les règles, je perds ; c’est parfait.