samedi 26 avril 2025

Rhizomiques #209 (l'imperceptible)

Les fragrances les plus subtiles des fleurs correspondent donc parfois aux seules émanations du microbiote végétal. Mais dans le cas du sureau, et certainement chez une ample communauté d’espèces végétales, il s’agit d’odeurs florales directement émises par des bactéries. Là où les insectes et nous croyons humer des fleurs, nous inhalons parfois des fragrances bactériennes. Cette association entre fleurs et bactéries procède d’une véritable fusion. De manière semblable, nous savons désormais que le goût des fraises est lié au microbiote du fraisier. Voilà qui nous invite à changer notre regard sur les bactéries.
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- Je te jure qu'il y avait des moments où il était vraiment présent, où on avait l'air à deux doigts d'une connexion. Et puis, la minute d'après, plus rien de ce qu'il disait n'avait de sens. Pas comme s'il était dans le brouillard, mais comme s'il était lui-même un brouillard. Comme si mon père n'était plus que du brouillard.
- Pas du brouillard, en fait, plutôt une bactérie, non ?
- Comment ça ?
- On est tous des bactéries. Nos corps recèlent vingt fois plus de bactéries que de cellules.
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    Puis il ajouta : « C’est la chose intangible qui m’attire, pas l’enveloppe extérieure. La chose qui voit, et non l’œil qui effectue la vision. (…) C’est la chose intangible qui m’a attiré vers toi. »
    « En somme, tu me dis que tu trouves mon corps repoussant mais que tu aimes mon âme ? Parce que s’il y a une chose dont je suis sûre c’est que je ne crois pas en l’âme », intervins-je.
 
Jacques Tassin (in Penser comme un arbre)
& Jean Hegland (in Rappelez-vous votre vie effrontée)
& Salman Rushdie (in Quichotte)