jeudi 10 avril 2025

à l'abri de quoi ?

1er juillet

    Ils sont revenus pour la première, avec leurs parents et avec d’autres gens, ça commence à faire beaucoup, les agents de sécurité agrandissent l’espace du public en déplaçant peu à peu les barrières qui mettent à l’abri… de quoi ? Depuis quand, des agents de sécurité si présents pour un spectacle de rue, d’accès gratuit ? Depuis sans doute une dizaine d’années, c’était pire alors, c’étaient des militaires agrippés à leurs fusils-mitrailleurs lors des festivals d’été.
    J’arrive au dernier moment, la chorégraphe n’a plus besoin de moi. La veille elle m’a offert un ballotin de chocolat, comme à toute l’équipe. Je viens du spectacle précédent, le solo d’un ami marseillais, présenté dans un jardin. J’ai pleuré, c’était bon. Une deuxième fois j’ouvre mon sac au regard d’un employé racisé. Cela semble admis, dans l’ordre des choses, ne poser problème à personne. À la fin du spectacle, les spectateurs sont invités à rejoindre la danse, même les timides.
    Je me suis rendu dans la ville en vélo, je n’habite pas loin. Cela redescend pour rentrer chez moi, à l’exception d’un raidillon que je peux aborder avec de l’élan. Je pense à Lorelei dont je dis souvent pour plaisanter qu’elle écrit en danseuse. Elle n’était pas là aujourd’hui. Les meilleures plaisanteries gagnent à n’être pas trop répétées. L’une des danseuses était curieuse de savoir ce que j’écrivais hors de mon petit carnet. Je lui enverrai un mail. On sera passé à autre chose.