(Binh-Dû s’est fait remarquer toute une
saison. Il est un peu las de son nom. Voyons si l’on peut s’en passer.)
Un, les cumulus qui s’élèvent à la verticale
dans le ciel, derrière la crête des montagnes. D’une blancheur immaculée,
identique à celle des plaques de neige accrochées aux parois. Puis se délitent.
Deux, les gouttes de pluie en soirée, qui soulèvent des cratères sur le chemin
de sable, tant elles sont grosses ; tant elles tombent de haut. Trois, le
moineau qui vient s’agripper au rebord de la vitre fermée côté passager. Pour
un peu il toquerait du bec un message énigmatique.
Reprenons : aux pylônes des télésièges
offensant le regard succéda une croix plus ancienne, tout autant superflue.
Mais à son pied on ne la voit plus. Un chien patou tint à gueuler haut son
hostilité, je ne vais pas les bouffer, tes moutons ! Fut-il rétorqué. La
pluie a attendu un moment de tranquillité sous l’abri d’un chalet pour
s’abattre, le soleil brillait, cela a duré. Puis le moineau.
(Mais la pluie n’est pas si mémorable,
reléguée aux lisières si l’objectif est de retenir trois moments parmi l’abondance
nouvelle – ah, quittées les villes ! –, deux aurait été le torrent traversé,
si froid que les pieds d’une certaine façon sont encore dans le fond, parmi les
cailloux plats.)