Est-il correct de transpirer autant ? s’inquiète Binh-Dû, bien que
les gens autour de lui ne paraissent pas s’en offusquer. Ils sont plongés dans
leur monde intérieur, dénué d’odeurs. Binh-Dû aimerait bien faire comme eux,
mais son métabolisme puissant souhaite s’exprimer. Eh, oh, j’existe ! Je
suis biologique ! J’ingère, j’exsude, je fais mon beurre, j’huile mes
mécanismes organiques, de moi émanent des phéromones pour qui voudrait les
capter au passage. Mon coefficient de séduction déborde la politesse du
quant-à-soi, ça te dirait de co-métaboliser ?
Son ex-amoureuse amie lui dit quelque chose qu’il interprète à la sauce
rilkienne, Binh-Dû serait terriblement
séduisant. Une constatation souhaitée et appelée de toute la force de son
angélisme (celui de Binh-Dû), qui rejoignait à merveille le charme exhalé
(celui de l’amie). Il serait également terriblement attachant, et là
bizarrement Binh-Dû voit apparaître une vieille poêle dans laquelle ne plus ambitionner de réussir une omelette, quelque quantité de beurre qu’on y
mette à fondre. Mais séduisant, pourquoi pas ? Les doigts glissent sur la peau.