Ayant tenté de se coucher suffisamment tôt pour dormir son content,
Binh-Dû se réveilla avant midi et avant que l’alarme ne sonne, il prit un
petit-déjeuner. Rallumant son téléphone portable, il y trouva un texto de
l’amie supposée l’attendre dans la soirée, qui lui demandait s’il ne pourrait
pas plutôt arriver le lendemain. Il en ressentit un fort soulagement, comme si
un sursis lui était accordé. Comme si quitter son confort ordonné était une
effroyable prise de risque. Comme si s’en aller vivre c’était mourir.
Il eut donc beaucoup de temps pour vivre lentement, et passa une bonne
après-midi. Puis il commença à prendre du retard sur son nouveau planning qui
prévoyait qu’il se couchât tôt, et qu’ainsi il pût dormir suffisamment avant de
se lever de bonne heure le lendemain. Comme la vie est compliquée, méditait-il,
allongé bien parallèle dans son lit, attendant le sommeil. Las, et pourtant il
ne lui restait plus rien d’autre à faire pour se mettre en avance. Peut-être se
tourner sur le côté et compter ses vertèbres ?