- J’ai
été élevée sous le ciel d’Afrique, me dit-elle. L’obscurité est une chose dont
je n’ai jamais eu peur. La clarté, la précision et la profusion des étoiles
constituaient des cartes indiquant comment naviguer dans la nuit. Je savais
toujours où j’étais, simplement en regardant le ciel.
Elle
marqua une pause avant de reprendre :
-
Mes fils n’ont pas ces guides. Ils n’entretiennent aucune relation avec l’obscurité,
rien, dans leur imaginaire, ne leur dit qu’il existe des sentiers qu’ils
peuvent emprunter dans la nuit.
- J’ai
une amie norvégienne qui dit : « Les lumières des villes sont un
complot contre la pensée supérieure ».
-
Très juste, répondit en souriant Wangari. (…) Parce que nous avons oublié notre
parenté avec la terre, notre parenté avec nos semblables s’est affaiblie. Nous
évitons d’assumer des responsabilités et de nous impliquer. Nous choisissons de
nous occuper, ce qui n’a rien à voir avec s’engager. En Amérique, le temps, c’est
de l’argent. Au Kenya, le temps, c’est des relations. Nous avons une conception
différente de l’investissement.
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J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.
Terry Tempest Williams (Refuge)
& Arthur Rimbaud (Les Illuminations)