3 mai
Ai-je moins mal au pied ?
Pas vraiment, alors je m’assieds devant l’ordi. Immobilisé je m'avance.
Le dossier sur lequel je travaille m'est arrivé en spam. Je me demande combien de réponses affectives, impatiemment et en vain attendues, ont disparu par la trappe cachée des indésirables – à moins que ce ne soient mes envois initiaux qui aient ainsi été, par une intelligence électronique, froidement déclassés.
Puis je n'en puis plus de voir le jour décliner dans le velux.
Un pied devant l'autre, ce n'est quand même pas sorcier !
Mon premier pas hors la maison m'oriente – comme quand je descends l'escalier et que je m'en vais à gauche vers la salle de bains alors que l'idée était de me retrouver à droite dans le salon – à l'exact opposé de la direction que j'avais l'intention de prendre ; je m'en avise trop tardivement pour me résoudre à faire demi-tour – tous ces pas boités qui seraient gâchés... Alors je continue, je traverse, dans un tunnel pour grands animaux, une autoroute et une voie de TGV. Je continue, je marche sur le bitume d'une départementale où personne n'aurait l'idée de marcher. J'arrive à une petite zone industrielle où des engins de chantier soulèvent la poussière. Cela suffira bien, j'entame une boucle à travers une zone pavillonnaire. Je desserre un peu plus mon lacet gauche afin que moins appuie l'empeigne. Voici une autre départementale, à rebours. Je passe au-dessus de l'autoroute et de la voie de chemin de fer.
Est-ce tout ce que j'aurai à raconter aujourd'hui ?
Ah oui, j'ai vu un chat couché, il m'a regardé passer. Encore plus perplexe d'être vivant que je ne le suis. À la combientième de ses vies en était-il ? Et combien de fois déjà suis-je mort ?
À la nuit tombée j'ai froid et faim. Alors je mange et prends une douche chaude.
Puis j'ai sommeil et je me couche.
Quoi d'autre ai-je oublié ?
Pas vraiment, alors je m’assieds devant l’ordi. Immobilisé je m'avance.
Le dossier sur lequel je travaille m'est arrivé en spam. Je me demande combien de réponses affectives, impatiemment et en vain attendues, ont disparu par la trappe cachée des indésirables – à moins que ce ne soient mes envois initiaux qui aient ainsi été, par une intelligence électronique, froidement déclassés.
Puis je n'en puis plus de voir le jour décliner dans le velux.
Un pied devant l'autre, ce n'est quand même pas sorcier !
Mon premier pas hors la maison m'oriente – comme quand je descends l'escalier et que je m'en vais à gauche vers la salle de bains alors que l'idée était de me retrouver à droite dans le salon – à l'exact opposé de la direction que j'avais l'intention de prendre ; je m'en avise trop tardivement pour me résoudre à faire demi-tour – tous ces pas boités qui seraient gâchés... Alors je continue, je traverse, dans un tunnel pour grands animaux, une autoroute et une voie de TGV. Je continue, je marche sur le bitume d'une départementale où personne n'aurait l'idée de marcher. J'arrive à une petite zone industrielle où des engins de chantier soulèvent la poussière. Cela suffira bien, j'entame une boucle à travers une zone pavillonnaire. Je desserre un peu plus mon lacet gauche afin que moins appuie l'empeigne. Voici une autre départementale, à rebours. Je passe au-dessus de l'autoroute et de la voie de chemin de fer.
Est-ce tout ce que j'aurai à raconter aujourd'hui ?
Ah oui, j'ai vu un chat couché, il m'a regardé passer. Encore plus perplexe d'être vivant que je ne le suis. À la combientième de ses vies en était-il ? Et combien de fois déjà suis-je mort ?
À la nuit tombée j'ai froid et faim. Alors je mange et prends une douche chaude.
Puis j'ai sommeil et je me couche.
Quoi d'autre ai-je oublié ?
À suivre...