6 mai
Plus qu'à attendre.
Tout rangé, d'un bras, sur une jambe.
Ramassée la crotte de chien sur la pelouse tondue, sous la fenêtre.
Judicieusement placé dans l'entrée le panda solaire qui dansera pour accueillir les habitants légitimes de la maison.
Ils ont rapporté des pizzas au kebab.
Je les remercie pour leurs avocats et leurs mandarines qui ont fait ma semaine, pour le dépaysement, pour tout.
La petite se plonge dans sa tablette, le grand file jouer à la PS.
Ces enfants peut-être ne sont pas si magiques, juste des enfants. Cela aurait pu me plaire d'être l'un d'eux. D'avoir des parents comme les leurs. D'être père.
Ou pas. Ivan a reconstruit la maison de ses mains. Coulé du béton, percé des fenêtres. Comment aurais-je pu ?
Il me dit qu'il ne sait pas écrire comme je le fais.
Comme j'écris c'est très banal, non ?
(À la PS j’ai été ridicule, nonobstant la politesse de mon adversaire – C’est normal, tu ne connais pas, moi j’y joue souvent…)
Isa m'invite à une ultime promenade. J'ai du mal à parler à cause de la douleur dans ma poitrine mais notre amitié remonte au précédent millénaire. Mon amie n'a pas du tout changé en ce qui me plaisait d'elle alors, est-ce vraisemblable ? L'allant, la franchise, l'esprit fin, le cœur large. Si je ne l'avais pas rencontrée je ne connaîtrais quasiment personne de celles et ceux qui composent ma vie d'aujourd'hui, n'est-ce pas stupéfiant ? Je serais autre. Le monde serait autre.
Dans le RER un petit garçon roux observe sa mère avec une intensité de peintre.
Elle est concentrée sur son smartphone. Son fils l'étudie comme un mystère inépuisable.
J'ai mal mais je me soigne – tant bien que mal.
Chez moi, le basilic a blanchi.
Tout rangé, d'un bras, sur une jambe.
Ramassée la crotte de chien sur la pelouse tondue, sous la fenêtre.
Judicieusement placé dans l'entrée le panda solaire qui dansera pour accueillir les habitants légitimes de la maison.
Ils ont rapporté des pizzas au kebab.
Je les remercie pour leurs avocats et leurs mandarines qui ont fait ma semaine, pour le dépaysement, pour tout.
La petite se plonge dans sa tablette, le grand file jouer à la PS.
Ces enfants peut-être ne sont pas si magiques, juste des enfants. Cela aurait pu me plaire d'être l'un d'eux. D'avoir des parents comme les leurs. D'être père.
Ou pas. Ivan a reconstruit la maison de ses mains. Coulé du béton, percé des fenêtres. Comment aurais-je pu ?
Il me dit qu'il ne sait pas écrire comme je le fais.
Comme j'écris c'est très banal, non ?
(À la PS j’ai été ridicule, nonobstant la politesse de mon adversaire – C’est normal, tu ne connais pas, moi j’y joue souvent…)
Isa m'invite à une ultime promenade. J'ai du mal à parler à cause de la douleur dans ma poitrine mais notre amitié remonte au précédent millénaire. Mon amie n'a pas du tout changé en ce qui me plaisait d'elle alors, est-ce vraisemblable ? L'allant, la franchise, l'esprit fin, le cœur large. Si je ne l'avais pas rencontrée je ne connaîtrais quasiment personne de celles et ceux qui composent ma vie d'aujourd'hui, n'est-ce pas stupéfiant ? Je serais autre. Le monde serait autre.
Dans le RER un petit garçon roux observe sa mère avec une intensité de peintre.
Elle est concentrée sur son smartphone. Son fils l'étudie comme un mystère inépuisable.
J'ai mal mais je me soigne – tant bien que mal.
Chez moi, le basilic a blanchi.