mardi 25 avril 2023

Principe de routine

Conclusion de l'épisode précédent :
"Chez moi, le basilic a blanchi."

7 mai
 
     Chez moi, que raconter encore qui ait de l'intérêt ? Des histoires de photosynthèse en souffrance ? Une chronique de rétablissement ?
Raconter les petites mouches des villes qui tournent en rond en se cherchant, silencieuses, au plafond ?
     Est-ce que tout recommence comme avant – ce principe de routine ?
     Ou bien est-il valable de noter, comme pour une première nuit dans un lieu oublié, l'étrangeté d'entendre la sonnerie du réveil à quartz de mon enfance (celui qui avait des aiguilles luminescentes et radioactives), le léger faux contact qui en variait parfois la constance, mais si insistante qu'elle m'extrait d'un sommeil lourd et douloureux – et se révèle le chant d'un oiseau ?
     Chez moi je reprends le travail là où je l'avais laissé.
     Quatre heures d'ordinateur en continu, selon une même assiduité que quatre heures de marche.
     Une pause et on repart.
     Je ne peux pas dormir sur le dos mais assis, bien calé, cela devrait être possible.
     Les martinets sont revenus pendant mon absence, ils étaient en retard. J'ai cru qu'à force de retard ils étaient tous morts, mais non. On les distingue haut dans le ciel, c'est juste qu'il n'y a plus de nid sous les gouttières de l’immeuble d'en face.
     Je ne me sens pas de marcher des heures (sans compter que j'ai mal digéré la pizza au kebab), alors je sors remplir mon sac à dos de courses pour toute une semaine et je m'en retourne courbé sous le faix.