L’âme
s’est enfouie dans un tas de linge sale, elle attend. L’âme est bien calée dans
le coffre à côté d’un bidon d’huile, on la véhicule du nord au sud et du sud au
nord sans lui demander son accord. L’âme est une douleur au niveau des côtes.
Nous
sommes foutus parce que nous sommes des créatures d’espérance. Tant qu’il y a
de l’espoir il y a de la vie il y a de l’espoir, et nous imaginons pouvoir
continuer ainsi ad libitum. Ad nauseam
quand le ciel nous tombe sur la tête.
L’espérance
est le signe de vie adressé au bateau qui croise à l’horizon. C’est Dieu dans
une gourde d’eau plate. C’est l’ultime battement de cœur qui décèlera une porte
donnant sur le dehors. La liberté enfin ou, à nouveau, l’oubli de ce qui fâche.
Tu te
souviens comme l’air était vibrant, le ciel clair. Comme ton corps était léger
et massif à la fois. L’intensité de l’amour, tu te souviens ? Ton âme se
passait bien de l’espérance, tu aurais pu mourir dans l’instant, heureux, tant
tu étais vivant.