samedi 3 octobre 2020

Narcissus contrariata (13)

Jumien n’était pourtant pas de ceux qui ont du mal à se retrouver avec eux-mêmes. Sylvelle lui en faisait le reproche, Parfois j’ai le sentiment que si je n’étais pas là avec toi cela te conviendrait tout aussi bien, tu ferais tes trucs de ton côté, parfois c’est comme si je n’existais pas pour toi. Mais bien sûr que si, tu existes, répondait-il, ce qui ne la satisfaisait pas du tout, J’existe mais tu ne me vois pas ! Tu me réponds mais tu restes dans ton monde dont l’accès m’est interdit, je ne sais jamais ce que tu penses, ce que tu veux, moi ou une autre ce serait pareil, moi ou pas moi ça t’est égal, ce que je peux dire tu t’en fous…  Ce que je te dis à l’instant, ça ne te dérange pas ! Alors il la prenait dans ses bras, il lui disait Calme-toi, elle lui disait Tu m’énerves, sans pour autant se dégager de leur étreinte, elle poursuivait On ne sait jamais à quoi s’en tenir avec toi, tu ne parles pas assez, ou alors c’est que tu es dans le doute et il faut te remonter le moral, mais quand tu vas bien tu m’exclus, ce qui fait que je préfère quand tu ne vas pas bien, mais je déteste ça aussi car dans ces moments-là tu voudrais que je te materne et c’est exaspérant, tu comprends, tu comprends ce qui ne va pas ?