Jumien n’était pourtant pas de
ceux qui ont du mal à se retrouver avec eux-mêmes. Sylvelle lui en faisait le
reproche, Parfois j’ai le sentiment que si je n’étais pas là avec toi cela te
conviendrait tout aussi bien, tu ferais tes trucs de ton côté,
parfois c’est comme si je n’existais pas pour toi. Mais bien sûr que si, tu
existes, répondait-il, ce qui ne la satisfaisait pas du tout, J’existe mais tu
ne me vois pas ! Tu me réponds mais tu restes dans ton monde dont l’accès
m’est interdit, je ne sais jamais ce que tu penses, ce que tu veux, moi ou une
autre ce serait pareil, moi ou pas moi ça t’est égal, ce que je peux dire tu
t’en fous… Ce que je te dis à l’instant,
ça ne te dérange pas ! Alors il la prenait dans ses bras, il lui
disait Calme-toi, elle lui disait Tu m’énerves, sans pour autant se dégager de
leur étreinte, elle poursuivait On ne sait jamais à quoi s’en tenir avec toi,
tu ne parles pas assez, ou alors c’est que tu es dans le doute et il faut te
remonter le moral, mais quand tu vas bien tu m’exclus, ce qui fait que je
préfère quand tu ne vas pas bien, mais je déteste ça aussi car dans ces
moments-là tu voudrais que je te materne et c’est exaspérant, tu comprends, tu
comprends ce qui ne va pas ?