17 juillet 2020
Tu es parti sur un sentier rectiligne, en diagonale sur l’adret. Il faisait déjà trop chaud sur tes coups de soleil mais tu espérais que la transpiration chasserait les visions de la nuit. Tu as dépassé un homme qui buvait à la pipette de son sac à dos poche à eau, assis sur le bord du chemin, C’est raide ! a-t-il dit, encore essoufflé, et tu as souri de son besoin d’interaction. Ta légère condescendance marquait une fierté de grimper plus vite que lui, ton propre besoin d’interaction. Arrivé au col tu as tourné le dos aux remontées mécaniques et à leurs hideux pylônes, ainsi seulement c’était beau.
L’après midi, au retour, soudain ta douleur au bras gauche t’a plié en deux (dans un mouvement vif pour chasser un insecte), cassant l’œuf de la veille : constat d’impuissance, extinction du désir, perte de la joie. Tu es reparti en convoquant d’autorité… la joie ? Est-ce possible, relancer ainsi le triangle vertueux ? Ensuite est venu le moment épique, à la descente, il te fallait des bâtons de marche sous peine de ne plus pouvoir mettre un pied devant l’autre, tu as brisé du bois en manquant te fracturer les os. L’assis du matin t’a dépassé, C’est raide aussi dans l’autre sens ! as-tu dit.