Il marche un peu dans l’appartement, passe de pièce en
pièce. Il se sent plus léger mais peu assuré sur ses jambes. Il s’assied sur
une chaise, relève le bas de son pyjama, les mollets de Syllvelle sont fins
contrairement aux siens. La peau est douce, récemment épilée. Non, il ne
s’infligera pas cela ! Il se relève, reprend sa déambulation sans but,
attentif à sa façon de marcher, comment ferait Sylvelle ? Il se cherche
dans la grande glace du salon, la trouve, l’air égaré. Elle l’observe d’une
façon telle qu’il a du mal à soutenir son regard, cela le terrifiait parfois,
une réflexion insondable qu’il percevait telle une menace, la possibilité
qu’elle lui annonce son départ : tout bien considéré elle avait compris,
fait le tour, ne croyait plus en lui, le quittait.
Mais comment pourrait-elle le quitter à présent ? se
dit Jumien en portant la main droite à son sein gauche sous le tissu, puis la
gauche, les bras croisés. Ses tétons sont sensibles, Sylvelle parfois était
saisie de grands frissons qui lui parcouraient tout le corps. De retour dans la
chambre, Jumien se laisse tomber sur le lit, envahi de désir. Il se caresse les
seins, le sexe à travers le pyjama, il se frotte contre la couette, se dévêt
complètement, il gémit. Avec sa voix de Sylvelle, d’ordinaire il était plus
discret. Les sensations sont incroyables même s’il a encore du mal à accepter
ses doigts. Ce sera une question d’habitude, c’est comme si pour la première
fois il se donnait du plaisir et en même temps qu’il connaissait parfaitement
ce corps. Il jouit comme jamais.