samedi 6 avril 2019

§ 12 et 13


Il marche un peu dans l’appartement, passe de pièce en pièce. Il se sent plus léger mais peu assuré sur ses jambes. Il s’assied sur une chaise, relève le bas de son pyjama, les mollets de Syllvelle sont fins contrairement aux siens. La peau est douce, récemment épilée. Non, il ne s’infligera pas cela ! Il se relève, reprend sa déambulation sans but, attentif à sa façon de marcher, comment ferait Sylvelle ? Il se cherche dans la grande glace du salon, la trouve, l’air égaré. Elle l’observe d’une façon telle qu’il a du mal à soutenir son regard, cela le terrifiait parfois, une réflexion insondable qu’il percevait telle une menace, la possibilité qu’elle lui annonce son départ : tout bien considéré elle avait compris, fait le tour, ne croyait plus en lui, le quittait.
 
Mais comment pourrait-elle le quitter à présent ? se dit Jumien en portant la main droite à son sein gauche sous le tissu, puis la gauche, les bras croisés. Ses tétons sont sensibles, Sylvelle parfois était saisie de grands frissons qui lui parcouraient tout le corps. De retour dans la chambre, Jumien se laisse tomber sur le lit, envahi de désir. Il se caresse les seins, le sexe à travers le pyjama, il se frotte contre la couette, se dévêt complètement, il gémit. Avec sa voix de Sylvelle, d’ordinaire il était plus discret. Les sensations sont incroyables même s’il a encore du mal à accepter ses doigts. Ce sera une question d’habitude, c’est comme si pour la première fois il se donnait du plaisir et en même temps qu’il connaissait parfaitement ce corps. Il jouit comme jamais.