22 septembre
La douleur
te pince les côtes alors que tu es couché sur le dos. Elle te réveille. Tu ne
peux pas dormir longtemps sur le dos, ni sur le côté gauche, encore moins sur
le ventre ; il ne te reste que le côté gauche. Pour combien de
temps ? Tu es épuisé encore et il fait nuit bien que tu te sois endormi
tard. Il te resterait encore à dormir assis (tu gardes cette option en
réserve). Ou bien debout comme les chevaux ? Dans ton rêve tu chevauchais
un gros chien qui au bout d’un moment en avait marre. Alors tu le suivais dans
les pièces d’un appartement inconnu.
Mais je voulais parler de Céline.
Elle n’est
pas du tout la personne naïve qu’on pourrait imaginer. Elle ne passe pas sa vie
à danser au milieu des animaux de la forêt.
Tu te
souviens de l’enthousiasme absolu. C’était dans un moment de grande adversité,
où tout incitait à baisser les bras. Il ne s’agissait pas de toi alors ni de
Céline, vous vous trouviez dans deux autres espace-temps. Il n’était pas encore
question de pandémie mondiale, la planète ne tournait pas si visiblement au
désastre et l’humanité courait à sa perte avec insouciance. Dans cette histoire, l’adversité était
strictement localisée. Mais il y avait cette femme à l’incompréhensible
vaillance, qui souriait. Tu ne comprenais pas comment elle faisait. Personne ne
comprenait, à vrai dire. On en venait à se dire qu’elle, justement, avait tout
compris.