vendredi 24 mai 2019

24 juillet


Être ici est un mieux-être systématique, mais parvenir ici a réclamé un effort considérable, l’arrachement à la stase. Quand l’effort deviendra trop grand tu seras quasiment mort. Ils sortent des œufs et s’engagent dans la pente tels des zombies, ils demandent (poliment,  leur concéder cela) si le sentier mène bien au refuge – où ils pourront manger des saucisses-frites et boire de la bière. Un, le torrent caresse la mousse d’une pierre arrondie se prêtant à la caresse d’une main. Ils remonteront le sentier vers leurs œufs, hissant leur ventre sur leurs cuisses. Aller dans la fatigue c’est tout autre chose, c’est découvrir l’au-delà de la fatigue – une libération, une reprise de pouvoir. Dans le chalet à mi-pente, un livre d’or collecte les témoignages d’une idiotie satisfaite. Kiki a gravé son nom au canif sur une poutre, avec la date, aussitôt imitée par Riton, Lolo et JB. Maintenant c’est ici et ici c’est mieux être. Que demander de plus ? La pluie s’interrompt juste avant d’atteindre le bout de tes chaussures perméables. Deux, ce sont les chevaux dans le pré, qui jouent à s’approcher, se fuir et courir ensemble. La joie est le mouvement est la vie. Trois, ton amie sait pouvoir recevoir, depuis l’hôpital où elle veille, un peu de ce que tu vois et lui envoies. Les ondes téléphoniques ne franchissent pas les montagnes mais les pensées, si.